Le marché des matières premières ou commodities en Anglais est beaucoup plus facile d’accès depuis l’avènement d’internet. Il se divise en trois grandes catégories : métaux précieux, énergies fossiles et matières premières agricoles, qui ont des caractéristiques communes et certaines particularités qui leur sont propres. Nous nous pencherons notamment sur ce qui constitue la valeur des matières premières, les facteurs qui permettent d’expliquer et d’anticiper les variations de leurs cours ainsi que les différentes façons d’investir dans le secteur des matières premières. Enfin, Café du Trading vous livre ses conseils pour vous aider à appréhender ce marché particulier, très volatil et qui a actuellement la cote.
Comparatif des courtiers matières premières
Retrouvez ci-dessous notre comparatif des courtiers pour traiter les matières premières via les produits dérivés, ETF, OPCVM ou actions des compagnies pétrolières.
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La valeur des matières premières
Les matières premières sont une classe d’actifs particulière, dont la valeur intrinsèque est discutée et discutable. Pour déterminer la valeur d’une matière première, on peut néanmoins les comparer entre elles. L’évaluation des matières premières est en effet une grille de lecture de la valeur de cette dernière.
Les matières premières : un statut particulier
Les matières premières bénéficient d’un statut particulier dû à leur caractère de nécessité. On pense bien sûr aux denrées agricoles qui permettent de se nourrir mais, en réalité, toutes les matières premières sont indispensables à notre économie puisque ces matériaux d’origine naturelle font l’objet d’une transformation et d’une utilisation économique. On ne peut créer une matière première, mais elles entrent en revanche dans nombre de processus de création d’autres matières.
Par exemple, l’or possède un statut tout à fait particulier du fait de sa perception par de nombreux investisseurs comme une valeur refuge. Ce métal rare et précieux qui s’échange depuis des milliers d’années reste pour beaucoup un moyen sûr de préserver sa richesse. Il incarne de ce fait la méfiance vis-à-vis des valeurs monétaires. Le pétrole aussi possède un statut tout à fait particulier de par la place majeure qu’il a su prendre dans nos économies industrialisées. Enfin, les matières premières agricoles également possèdent un statut particulier. Du fait de leur nécessité, pour l’homme comme pour le bétail, elles ont été très tôt encadrées sur les marchés. Agriculteurs ou utilisateurs se sont protégés contre l’incertitude de la récolte future sur le marché en la vendant ou en l’achetant à l’avance. Les transactions avaient lieu avec une livraison différée. Par exemple, un négociant s’engageait à acheter au début du printemps une récolte de blé, dont la moisson avait lieu en août, à un prix fixé d’avance. Ces premiers marchés à terme se sont codifiés et sophistiqués jusqu’à devenir les marchés que nous connaissons. C’est ce principe qui a été retenu pour les marchés dérivés.
La valeur intrinsèque des matières premières
La notion même de valeur intrinsèque des matières premières est discutable. C’est même la spécificité de cette classe d’actifs : les rendements (très) long terme sont en moyenne quasi nuls. C’est l’effet « casino » parfois reproché, à raison, aux matières premières, car il n’y a pas réellement de création de valeur à posséder et conserver un sac de soja ou un kilo de platine. Le prix est finalement celui que sont prêts à payer les acheteurs, à un moment donné. Ils ne sont donc pas des supports d’investissement, mais des outils de spéculation.
La valeur intrinsèque d’un actif est fonction des flux financiers attendus, de la croissance et du risque. Difficile donc d’estimer la valeur intrinsèque des matières premières qui vient essentiellement de leur caractère stratégique.
L’évaluation des matières premières entre elles
Pour déterminer la valeur d’une matière première et juger de la justesse de son prix, on peut évaluer entre elles des matières premières comparables.
On peut par exemple estimer la valeur relative de l’or en comparant son cours avec l’argent ou en comparant les cours du pétrole et du gaz, ou encore les cours du cacao et du café. Cela permettra de juger s’il est (relativement) cher ou non. Cependant, les cours de matières premières semblables tendent à évoluer dans la même direction et on ne pourra donc pas forcément se servir de cette corrélation pour déterminer si telle ou telle matière s’échange aujourd’hui au juste prix. Cependant, ses comparaisons pourront servir au trader spécialisé à arbitrer entre plusieurs métaux.
Comment varie le cours des matières premières
Si la valeur des matières premières est si difficile à appréhender, c’est en grande partie du fait de la complexité des facteurs qui influent sur leurs cours. Le cours des matières premières varie, comme toutes les classes d’actifs, en fonction de l’offre et la demande. Mais, ces dernières sont aussi largement impactées par la situation géopolitique du ou des lieux de production et par les aléas climatiques.
L’offre et la demande des matières premières
La production des métaux précieux est stable d’une année sur l’autre. 4 000 tonnes d’or sont produites chaque année pour satisfaire la demande émanant principalement de la bijouterie, de l’électronique, de l’industrie médicale, et bien sûr également des institutions financières (banques centrales) et des investisseurs. Pour les énergies fossiles, la production dépend en grande partie des pays exportateurs, les pays de l’OPEP influent ainsi sur la production et donc sur le cours du pétrole. Qu’il s’agisse de métaux précieux ou de matières premières liées à l’énergie fossile, la découverte de nouveaux gisements impacte aussi l’offre et donc le cours des matières premières. Quant aux matières premières agricoles, la loi de l’offre et de la demande s’avère particulièrement complexe pour cette classe d’actifs. Si l’évolution de la demande de produits agricoles de base est assez prévisible, l’évolution de l’offre est en revanche très fluctuante car elle est affectée à la fois par les taux de change, les aléas de la politique et de la réglementation agricole, alimentaire et commerciale, mais également par les chocs provenant d’autres marchés, comme celui du pétrole. De fait, on constate un arbitrage en faveur des biocarburants lorsque le cours du pétrole flambe.
Situation géopolitique, sentiment économique et aléas climatiques
Les fluctuations des métaux précieux en général et de l’or en particulier sont liées à la situation économique et à la perception de celle-ci par les investisseurs.
En ce qui concerne le pétrole, le principal facteur de fluctuation des cours est d’ordre géopolitique et géostratégique.
Pour ce qui est des matières premières agricoles, les aléas climatiques jouent bien sûr un rôle clé dans la volatilité des cours, et ils sont plus fréquents qu’auparavant. “On en dénombre six fois plus qu’il y a cinquante ans”, note Michel Portier, directeur de la société de conseil Agritel. “Parmi les huit principaux pays exportateurs de blé, cinq ont connu un incident climatique en 2015”.
Par exemple, lorsqu’une dure sécheresse touche le Brésil comme ce fut le cas en 2014, les prix du jus d’orange et surtout du café, dont le pays est le principal producteur, grimpent en flèche.
À l’inverse, lorsque la météo est particulièrement clémente et que la récolte est abondante, cela soulève également des difficultés. On peut prendre l’exemple du blé. En ce début d’année 2016, ce marché se caractérise par une offre abondante et une demande réduite. Dans ce contexte, les récoltes record de l’été 2015 ne trouvent pas de débouchés suffisants. En France, le stock de fin de campagne de blé tendre explose et atteint un niveau record depuis 17 ans, à 6 millions de tonnes. Et l’hiver doux et sans dégâts apparents qui se termine actuellement dans l’hémisphère nord laisse entrevoir des perspectives de production favorables en nouvelle récolte qui n’arrangeront pas la situation. Bien que les surfaces semées soient en baisse aux USA, en Ukraine, en Afrique du Nord et en Inde, les stocks record devraient suffire à compenser le repli modéré de la production attendu en 2016.
Mais les conditions climatiques ne sont pas le seul facteur de fluctuation des cours. Les tensions géopolitiques impactent elles aussi le marché des matières premières agricoles. En effet, les conflits locaux ou internationaux amènent parfois certains pays à limiter leurs exportations, comme cela s’est vu avec le cacao en Côte d’Ivoire en janvier 2011, ou à accélérer leurs importations par peur de pénurie. C’est ce qu’on fait les pays du Moyen-Orient début février 2011 en achetant de plus grosses quantités de blé suite aux émeutes de la faim en Egypte.
Les différentes façons d’investir dans les matières premières
Selon la matière première, plusieurs possibilités d’investissement existent. Uns règle demeure : il est communément accepté qu’un portefeuille diversifié doive accueillir de 5 à 15% de matières premières, essentiellement car elles sont souvent décorrélées du marché action. Voire inversement corrélées typiquement pour l’or qui joue le rôle de valeur refuge.
Les matières physiques
Vous pouvez acheter directement la matière première et la posséder physiquement. Cela n’a de sens que pour l’or ou éventuellement d’autre métaux précieux. Il s’agit alors d’acheter des lingots, pièces. Vous pouvez choisir de les stocker vous-même ou de faire appel à un tiers (banques ou courtiers).
Les matières premières « papier » : ETF, OPCVM et produits dérivés
Vous pouvez aussi investir dans les matières premières « papier » que sont les ETF, OPCVM et produits dérivés.
Les ETF ou trackers sont des fonds indiciels cotés en Bourse qui s’échangent comme une action. Ils ont pour objectif de répliquer la performance d’un indice de référence qui peut être l’indice pétrole ou l’indice du secteur des matières premières. Les ETF orientés matières premières représentent moins de 4% des encours d’ETF Européens et sont donc une classe très minoritaire face aux actions et aux obligations. Vous pouvez retrouvez toutes les caractéristiques des ETF et nos conseils pour investir via ce type de support dans notre article ETF trackers et conseils et notre ebook gratuit Investir avec les ETF dédiés.
Les OPCVM permettent d’investir dans les sociétés du secteur des matières premières en délégant la gestion et le choix des sociétés à un gérant spécialisé sur ce marché. De nombreux fonds spécialisés permettent aux investisseurs de s’exposer à l’évolution de leurs cours. Le plus souvent, ces produits de placement se focalisent sur des familles de matières premières : les matières premières énergétiques (pétrole, gaz), les matières premières agricoles (maïs, blé, soja, etc.) et les métaux de base et précieux. D’autres, positionnés sur les ressources naturelles en général, jouent plusieurs de ces matières premières. Vous pouvez retrouvez toutes les caractéristiques des fonds et nos conseils pour investir via ce type de support dans notre dossier 10 critères pour choisir un fonds d’investissement.
Les produits dérivés s’adressent aux personnes avertis qui, grâce à ce produit simplifié, à destination des particuliers pourront directement spéculer sur la matière première de leur choix.
Les actions des sociétés du secteur des matières premières
Vous pouvez également investir dans les actions des sociétés en lien direct avec le marché que vous visez. C’est la solution de contournement pour miser sur une matière première tout en gardant les avantages d’un investissement en actions (dividendes, croissance long terme, etc.) : acheter l’industrie qui exploite ladite matière première.
Par exemple, si vous souhaitez investir dans l’or, vous pouvez acheter des actions de sociétés d’exploitation de mines d’or comme Dundee Precious Metal ou Argonaut Gold par exemples. Si vous souhaitez investir dans le pétrole, vous pouvez acheter des actions de sociétés d’exploitation de gisements de pétrole telles que Royal Dutch Shell, BP ou Total. Il existe également de nombreuses activités dont les liens avec le secteur pétrolier sont moins évidents mais tout aussi direct. L’entreprise Vallourec, premier producteur mondial de tubes sans soudures en est un exemple. Sa technologie est utilisée entre autres pour la construction de pipelines.
Nos conseils pour trader les matières premières
Les matières premières sont une classe peu comprise et peu utilisée par les investisseurs, notamment les particuliers. Deux principales raisons à cela : une volatilité importante et une prédictibilité relative.
Pour les actions ou les obligations, il est rationnel de penser que sur le très long terme, l’investissement sera fructueux. Les coupons pour les obligations et les phénomènes globaux d’inflation, d’endettement et de création monétaire pour les actions soutiennent ce raisonnement.
Ce dernier n’est pas possible pour les matières premières, dont le prix dépend uniquement de nombreux impondérables naturels (récoltes, climat …) mais aussi humains (OPEP …) que l’on peut considérer presque complètement sujets au hasard. Les seules informations fiables sont alors les données du passé et le cours du jour. D’où l’idée d’acheter au moment où les cours sont les plus bas historiquement.
Chaque investisseur devraient de l’or dans son portefeuille (sans toutefois excéder les 10% ) comme couverture contre les risques extrêmes.
Les matières premières agricoles demeurent parmi les matières premières les plus volatiles. Etudiez bien leur fonctionnement et, surtout, la météo avant de vous lancer.
Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.