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Trader sans stress

Trader sans stress




Le stress est l’ennemi consommé d’un trader consumé ! Il le pousse à réagir de façon purement irrationnelle et rarement à son avantage. Dans cet article, je vais tenter de vous expliquer succinctement le mécanisme sournois du stress en trading et la manière de trader sans stress.

Les 3 types de stress en trading

De stress, il n’en est pas qu’un et comme avec nos échelles de temps, on peut distinguer 3 échelles de stress :

Le stress latent

Autrement appelé « angoisse », elle nous poursuit partout comme une sensation pesante de vulnérabilité. C’est elle qui nous réveille la nuit et nous empêche de nous rendormir. C’est elle qui nous coupe l’appétit et qui noircit nos joies les plus simples, c’est elle qui plombe notre énergie et notre motivation. L’angoisse, cette compagne fidèle et exclusive nous affaiblit jour après jour, lentement mais surement.

En trading, c’est elle qui nous susurre à l’oreille, de sa sale petite voix de fouine : « Tu n’y arriveras pas, ou alors, pas sans prendre des risques faramineux ! » Cette sensation est tellement désagréable que nous sommes parfois prêts à toutes les folies pour la faire taire.

Le besoin de se rassurer pousse à agir sans logique ni plan puisque l’objectif n’est pas de réussir, mais de faire taire cette voix insupportable. Les conséquences sont évidemment néfastes à vos performances : impatience, implication trop forte dans le résultat, décisions biaisées par vos besoins émotionnels et non par une analyse construite.

Le stress conjoncturel

Lorsque nous sommes dans une situation à fort enjeu pour nous, nous pouvons avoir une boule au ventre : «  C’est à moi de jouer et je doute et j’ai peur de ne pas être à la hauteur.» C’est ce que certains appelleront le bon stress, sauf que de bon stress n’en est point ni dans aucune situation ni pour personne, car il nous amène lentement vers surement vers le stress réactif. Le stress conjoncturel nous implique foncièrement dans l’action, sans prise de recul et nous empêche d’être proactifs. Il nous prédispose à prendre des décisions foireuses et parfois lourdes de conséquences.

En trading, ce type de stress se caractérise par une impatience forte avant de rentrer en position, ce qui induit souvent des points d’entrée approximatifs, et une concentration forte pendant le trade. Ce type de  concentration anxieuse, si elle n’est pas un handicap en soi, peut vite le devenir, car elle privilégie nettement le stress réactif.

Le stress réactif

La crise est là, le danger palpable et nos décisions sont prises par notre territoire cérébral le plus archaïque, partagé avec la quasi-totalité du règne animal : le territoire reptilien.  Aucune rationalité, aucune analyse claire et construite, notre seule motivation est de sortir de cette situation que nous percevons comme un danger réel, plus ou moins à juste titre. Le stress réactif intervient dans des situations que nous ne contrôlons pas, qui sont nouvelles et imprévisibles, où nous nous sentons directement menacés : une définition juste du trading en somme.

Réactions du trader face au stress

Lorsque l’alarme retentit et que le stress est enclenché, nous avons 3 réactions possibles :

La fuite : Je me casse

Le trader peut couper sa position nette, à tort ou à raison ? Seul le hasard en décidera ! Il se sent fébrile, il hésite et il a des difficultés à faire des choix. Tout ce qu’il souhaite, c’est être ailleurs, mais comment quitter la station avec cette perte ? Si cette fuite le pousse au déni, il coupera son stop, en se disant qu’ainsi, il peut attendre que le marché lui donne raison et il fera autre chose, laissant le destin ou la chance choisir pour lui. S’il n’est pas trop exposé, il a effectivement une bonne marge de manœuvre, mais s’il utilise du levier, cette attente sera vectrice d’une grande souffrance mentale.

Lorsque la perte est consommée, il a tendance à refuser sa part de responsabilité et il n’apprend pas grand-chose puisqu’il n’a pas l’impulsion d’analyser concrètement les faits.

La lutte : Je casse

Ici, le trader peut moyenner, hedger, pyramider, reculer les stops, bref, il a l’intention de se battre pour gagner, même si la configuration de marché n’y est pas propice. Il filtre instinctivement les informations graphiques pour ne retenir que celles qui l’arrangent, il est de mauvaise foi avec lui-même et il ressent principalement de la colère. Il s’acharne et prend des risques démesurés. Il peut souvent avoir l’impression d’être dans son bon droit : « tel indicateur m’est favorable, j’ai raison de se montrer agressif ! » Il n’a plus la capacité d’observer la réalité factuelle, car toutes les informations passeront par ce prisme, comme un tamis qui ne laisse passer qu’une infime partie de la réalité.

L’inhibition : je suis cassé

Le trader ne sait plus quoi faire, il est tétanisé, dans l’impossibilité de choisir et d’agir. Il se sent nul et incompétent, il est épuisé, laminé, lessivé. L’effort pour sortir de cette situation n’est plus à sa portée, il est totalement découragé et vidé de toute force, de toute idée. Si le trade a bien été construit en amont, ce réflexe n’a que peu d’impact concret et immédiat, car les ordres limites de sortie feront normalement leur travail. Toutefois, ce réflexe est problématique tant il affaiblit durablement le mental du trader. Il doute de lui, il se dévalorise et ce réflexe impacte toutes les sphères de sa vie.

Comment trader sans stress ?

Lorsqu’il est calme et rationnel, le trader fait appel à un territoire cérébral spécifique : le territoire préfrontal qui a une spécificité structurelle. Dans la quasi-totalité de notre cerveau, les neurones sont câblés en série, créant des voies spécifiques au traitement de l’information. Dans le préfrontal, les connexions sont beaucoup plus nombreuses, créant une arborescence propice à la gestion instantanée de beaucoup de facteurs externes et internes. Il va prendre en considération les goûts ou les motivations plus ou moins conscientes au même titre que l’analyse de la situation.

Lorsque le trader prend des décisions avec le préfrontal, il est calme et rationnel, le problème est que cette partie ne prend pas spontanément de contrôle, car elle n’est que « consultative ». Les autres territoires étant plus archaïques et nécessaires à notre survie, ils ont un pouvoir décisionnel plus fort. Plus le territoire est archaïque, plus il parle fort.

Pour gérer sans stress, il faut donc entrainer son cerveau, et plus précisément ses centres décisionnels à consulter le préfrontal, le sage et l’analyste de la bande. Cela passe par une mise en place préparatoire à l’entrée en position et par des exercices cognitifs et comportementaux spécifiques.

Être proactif

Avoir une stratégie d’entrée claire, une exposition justement calculée par rapport au niveau de risque accepté, une politique de sortie testée et cohérente, voilà des actions préalables indispensables pour mieux se gérer en trading.
Je vous rappelle que le stress réactif est mobilisé lors de situations incontrôlables, nouvelles, imprévisibles et menaçantes. Vous n’avez aucun contrôle sur les marchés, par contre, vous seul avez le contrôle sur ce que vous venez y faire, profitez-en et prenez le contrôle sur la part qui vous incombe.

Vous devez accroitre votre niveau de confiance légitime  en éprouvant vos idées de trading et en les confrontant à la réalité par le biais de test, de reporting et d’analyses construites sur la qualification de vos points d’entrée et sur votre politique de risque.

Apprendre à gérer votre stress

Aucun trader ne peut faire l’économie d’un profond travail sur soi et sur son mental. Développer un état d’esprit curieux, prendre du recul, accroitre votre analyse personnelle ne sont que quelques pistes de travail parmi d’autres.
Le travail d’un coach sur cette partie vise à minimiser l’impact des résistances cognitives et des résonances émotionnelles fortes. Pour simplifier, c’est permettre à l’individu d’accepter de vivre des situations désagréables avec une réactivité moindre.

Caroline Domanine

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.