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Nos conseils pour le trading pétrole

Nos conseils pour le trading pétrole




Alors que le prix du pétrole est au plus bas depuis 2004, Café du Trading se penche sur les raisons de ce repli et ses conséquences afin de mieux appréhender les problématiques liées à l’or noir. Retrouvez nos recommandations pour profiter de la baisse et trader le pétrole avec succès.

Pétrole : un repli historique

Le déclin des prix pétroliers

Depuis le début de l’année, l’or noir (WTI) a perdu 25%, passant sous la barre des 30$ le baril. Les pétroliers sont en effet redescendus à leurs niveaux les plus faibles des 12 dernières années.

Et parce que cette matière première si particulière est indispensable à des pans entiers de l’industrie et de l’économie en général, ce recul des prix du pétrole et des matières premières industrielles a alimenté les craintes d’une contagion aux régions et secteurs sensibles aux matières premières. Conséquence logique et implacable : le pétrole a entraîné dans sa chute les bourses mondiales.

Consulter aussi notre dossier : Investir dans le pétrole

Pétrole : les prix ont-ils atteint leurs planchers ?

Un déclin persistant et qui s’inscrit dans la durée

Pour certains analystes, il est probable que le cours du pétrole n’ait pas encore atteint son plancher. Chez Saxo Banque, on s’appuie sur le fait que l’ampleur de la chute traduit un phénomène de panique de la part des investisseurs, le retour de l’Iran et la production pétrolière record en Irak ne suffisant pas à expliquer une telle baisse puisque ces deux phénomènes étaient anticipés depuis, au moins, six mois. On parie donc sur le fait que, à court terme, tout rebond des cours ne résultera que d’achats à bon compte ou encore d’une temporaire amélioration de l’évolution des marchés boursiers mondiaux et C. Dembik, économiste chez Saxo Banque , de souligner, « aujourd’hui, rien ne permet d’affirmer que le repli de l’or noir soit endigué ».

Même son de cloche chez NN Investment Partners où l’on ne s’attend pas « à un rebond durable des prix pétroliers eu égard à l’absence de discipline au niveau de l’offre, à des facteurs saisonniers et à un hiver doux jusqu’à présent ».

Jasper Lawler, Analyste CMC Markets, conditionne l’inversion de la courbe au pessimisme des investisseurs arguant que les positions sur futures non-commerciales des fonds spéculatifs étaient à leur plus haut en juin 2014 quand le prix du pétrole était sous les 110 dollars, niveau observé un an plus tôt. Cela signifie pour lui que les prix se sont retournés quand un paroxysme de l’optimisme à été atteint. « Inversement, à la baisse, il faudrait théoriquement un paroxysme de pessimisme afin qu’un point bas puisse un jour se matérialiser » souligne-t-il.

Les prix du pétrole ont atteint leurs niveaux planchers

À l’inverse, pour Daniel Gerino, Président et Directeur de la gestion chez Carlton Sélection, les prix du pétrole ont atteint leurs niveaux planchers. Selon lui,  le « nettoyage » du marché du pétrole de schiste américain a eu lieu et les cours atteignent désormais des niveaux planchers pour pousser l’OPEP à intervenir.

Et bientôt : stabilisation ou rebond ?

Pour Rotschild & Cie Gestion, 2016, devrait voir une stabilisation du prix de l’or noir puisque selon eux,  « l’offre de pétrole sera plus équilibrée par rapport à la demande, et la réduction des capacités américaines sera effective. »

Chez Carlton Sélection en revanche, on mise davantage sur un rebond dans les mois à venir. Pour Daniel Gerino, Président et Directeur de la gestion chez Carlton Sélection, « le retour progressif de l’Iran sur le marché mondial devrait rajouter environ 1 million de barils/jour même si cela ne suffira pas à déstabiliser un marché mondial de 95 millions de barils/jour. L’Arabie Saoudite et ses 11 millions de barils/jour (sur les 32 millions de b/j de l’OPEP) ne peut pas continuer durablement à subir une chute des prix qui provoque des déficits budgétaires colossaux ». Il  prévoit l’entrée dans une phase de baisse de la production qui entraînera une remontée du prix du baril, provoquant un rebond qui pourrait atteindre 20-25% au cours du premier semestre.

Les facteurs explicatifs du repli pétrolier de ce début d’année

Conditions météorologiques

Parmi les nombreux facteurs qui permettent d’expliquer la tendance baissière de ce début d’année figure un début d’hiver particulièrement doux de part et d’autre de l’Atlantique souligné par plusieurs analystes.

Des turbulences au sein de l’OPEP

Comme bien souvent, les turbulences sur le marché pétrolier ont été renforcées par le contexte géopolitique au Moyen- Orient  et cela est encore le cas pour ce début d’année 2016. L’exécution d’un chef religieux chiite en Arabie Saoudite entraînant une attaque sur l’ambassade saoudienne en Iran et une rupture des liens diplomatiques entre ces deux nations a participé à l’escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

La levée de l’interdiction à l’export des États-Unis

CMC Markets attire également notre attention sur un facteur important : l’arrivée sur le marché du pétrole américain désormais ouvert à l’exportation : « En 2016, avec une demande pour le brut léger désormais non restreinte par une interdiction et une offre qui baisse alors que les producteurs réduisent leur production, le prix du WTI devrait commencer à se traiter de nouveau au-dessus du prix du Brent comme c’était le cas avant 2010 » indique Jasper Lawler, Analyste CMC Markets.

Des productions russes et saoudiennes record

Les productions record de l’Arabie Saoudite et de la Russie, respectivement numéros 1 et 2 dans le monde en terme de production créent une offre excédentaire et des prix bas en inondant le marché.

Déclin du nombre de puits et accumulations de stocks aux États-Unis

Même si comme le souligne Daniel Gérino de Carlton Sélection, « l’industrie du pétrole de schiste est en grande difficulté » et que « la phase de surproduction est en passe de s’achever », la production reste tout de même élevée et, surtout, comme le fait remarquer Jasper Lawler, Analyste CMC Markets, les stocks de pétrole WTI restent obstinément élevés.

Le ralentissement de la croissance chinoise

Le ralentissement persistant de la croissance de la Chine, que les analystes de NN Investment Partners comme « un important consommateur d’énergie », a pesé sur les prix pétroliers. En outre, une demande plus faible de la part de la Chine suggère selon Jasper Lawler, Analyste CMC Markets « un ralentissement de la croissance mondiale », ce qui devrait encore davantage favoriser la tendance baissière.

Les conséquences de la baisse du pétrole

BFT Investment Managers résume la situation de manière très claire et montre combien la chute du cours du pétrole impacte l’ensemble de l’économie mondiale : « Depuis le début de l’année, le pétrole semble être devenu le principal moteur des marchés d’actions. La chute incessante du pétrole accroît en effet la déflation et perturbe l’action des banques centrales. Si début 2015, les actions européennes étaient principalement guidées par la parité euro/dollar, en 2016, le pétrole est devenu leur principal indicateur résumant les craintes sur à peu près tous les actifs risqués : high yield US, actions chinoises, dollar US…  Il faudra que l’or noir arrête de chuter pour que les marchés actions puissent se stabiliser et se focaliser à nouveau sur les fondamentaux. »

Des faibles prix pétroliers positifs pour la croissance mondiale ?

Le recul du prix du pétrole devrait s’avérer, avec un décalage de 6 à 12 mois, positifs pour la croissance mondiale. Les analystes de NN Investment Partners attirent toutefois notre attention sur le fait que « qu’entre le court et le long terme, la volatilité pourrait être élevée ».

Les faibles prix pétroliers pèsent sur certains segments de marché

L’impact de la baisse des prix du pétrole a des effets positifs pour les consommateurs de pétrole mais également des effets négatifs sur le secteur de l’énergie. Les analystes de NN Investment Partners nous rappellent que « L’année dernière, les sociétés énergétiques ont vu leurs bénéfices fondre quasi totalement en dépit de prix se situant toujours aux alentours de USD 50 le baril. Aux niveaux actuels des prix pétroliers, l’ensemble du secteur est probablement déficitaire. Ceci contraste avec la période 2008-2014, durant laquelle le secteur de l’énergie générait près de 17% des ventes mondiales, 15% des bénéfices mondiaux et 15% des dividendes mondiaux ».
On peut également citer les difficultés d’entreprises dont la production est directement liée aux marchés pétroliers comme Vallourec en France, premier producteur mondial de tubes sans soudures, qui doit présenter un plan de restructuration.

Les craintes liés au pétrole et à la liquidité pèsent sur les obligations risquées

Les analystes de NN Investment Partners soulèvent la question de l’impact du repli du pétrole sur les obligations riquées et font remarquer que « les taux des obligations risquées ont augmenté en janvier à la suite de l’aversion pour le risque et du repli des prix pétroliers ». Ils soulignent que même si « les perspectives pour la croissance mondiale se maintiennent, l’incertitude à court terme a de nouveau augmenté quelque peu ».

La répercussion sur les devises « estampillées pétrole »

Pour Jasper Lawler, Analyste CMC Markets, « la combinaison pétrole déprécié et dollar fort a engendré un effet néfaste sur les monnaies des pays exportateurs de pétrole membres du G10 ». Le dollar canadien et la couronne norvégienne ont en effet été touchés par la tendance baissière du dollar. Mais pour Jasper Lawler, « l’impact a été plus lourd encore pour la Russie et pourrait amener l’Arabie Saoudite à abandonner l’indexation du riyal au dollar ».

Les recommandations pour investir dans le pétrole

L’impact sur les obligations à haut rendement américaines

Le déclin des prix du pétrole et des matières premières et les sorties de capitaux ont ramené les valorisations des obligations à haut rendement américaines à des niveaux plus attrayants selon NN Investment Partners. Selon eux, « les pressions pesant sur les obligations à haut rendement américaines ont poussé les taux à près de 9%, ce qui implique des spreads de plus de 690 pb (indice Barclays Global HY). Les différentiels de taux et les valorisations semblent par conséquent assez attrayants pour compenser les sorties de capitaux et les risques liés aux matières premières. »

Investir dans le pétrole ou pas ?

Alors, faut-il investir dans le pétrole ou pas ? Les analystes ne partagent pas le même avis.
Daniel Gérino, Président de Directeur de la Gestion de Carlton Sélection considère que « la transition d’une économie exportatrice vers une économie plus équilibrée, marquée par un marché intérieur en plein développement, prend du temps » et que « les investisseurs vont finir par le prendre en compte ». Il pense que « la remontée prévisible des cours du pétrole et la prudence de la Fed devraient finir par rassurer le marché et pousser les indices actions à la hausse » et préconise à ce titre d’investir sur le secteur énergétique et les valeurs pétrolières.

Chez CMC Markets, le discours est tout autre puisque  l’on considère que « prévoir un plancher pour le pétrole peut s’avérer risqué » car l’on pense que « le prix plongera avant qu’une explication soit trouvée ». La point de vue de Jasper Lawler : « Pour le moment, avec les pays membres et non membres de l’OPEP qui extraient tout ce qu’ils peuvent, une économie chinoise qui ralentit et un dollar américain qui apparaît plus fort suite à la hausse de taux de la Fed, les perspectives restent baissières pour l’or noir ». Wait and see en d’autres termes.

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.