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3 matières premières dans lesquelles investir en 2022 ?

3 matières premières dans lesquelles investir en 2022 ?

Parmi tous les actifs financiers disponibles sur les marchés, les matières premières se retrouvent au cœur des enjeux et des préoccupations géopolitiques et économiques mondiales. En dehors des matières premières énergétiques comme le pétrole et le gaz naturel qui ont récemment atteint des niveaux records par crainte de perturbations de l’approvisionnement des pays européens, l’attention semble se tourner aujourd’hui vers les matières premières agricoles qui font l’objet de nombreuses inquiétudes quant à la sécurité alimentaire mondiale à la suite du conflit en Ukraine. Il est évident que l’Ukraine et la Russie ne sont pas les principaux producteurs de céréales, mais beaucoup de pays dépendent d’eux en termes d’importations. Les métaux précieux et industriels représentent également un enjeu colossal car ils sont primordiaux pour l’industrie et le secteur automobile, comme le Nickel, essentiel à la fabrication des batteries des véhicules électriques.

Comment vont évoluer le blé et le soja dans un contexte d’issue incertaine de la guerre en Ukraine ? Dans quelles mesures les difficultés d’approvisionnement en nickel vont-elles affaiblir les chances de voir une reprise du secteur automobile déjà affaibli par la pénurie de semi-conducteurs ? Découvrez toutes nos explications.

Quelles perspectives pour le blé dans le contexte de guerre en Ukraine ?

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Le blé représente une réelle source d’inquiétude pour les pays qui dépendent des exportations russes. D’une part, le blé d’hiver aux États-Unis se présente dans le pire état jamais enregistré, et d’autre part les exportations ukrainiennes ne reprendront pas complètement avant la réouverture des ports.

L’impact de la guerre en Ukraine sur le cours du blé

La Russie et l’Ukraine ne sont pas les plus grands producteurs de blé ou de maïs, bien que ces deux pays figurent en haut de la liste, mais ils font partie des plus grands exportateurs. En effet, la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux environ 30 % des exportations mondiales de blé. Cependant, la menace qui pèse sur les matières premières agricoles va au-delà des questions relatives à la production de ces deux pays étant donné que la Russie est également un important producteur d’engrais et fournit de nombreux pays européens et asiatiques. Cela constitue une source d’inquiétude supplémentaire pour un marché déjà exposé aux aléas climatiques de plus en plus fréquents. Quel avenir pour les cultures de céréales essentielles à l’alimentation mondiale si elles sont privées d’engrais ? La production risque d’en subir les conséquences. C’est pour cela que certains pays semblent déterminés à assurer leur approvisionnement. C’est le cas de la Chine qui a récemment annoncé un investissement de 7 milliards de dollars pour la production de phosphate dans l’est algérien afin de produire à terme près de 5,4 millions de tonnes d’engrais par an. Par ailleurs, les dégâts de la guerre en Ukraine en la matière sont importants, les troupes russes semblent désormais s’attaquer aux stocks de nourriture. L’Ukraine rapporte que la Russie a détruit six silos à grains. Ainsi, les perspectives concernant les exportations ukrainiennes de blé ou de maïs deviennent de plus en plus compromises.

La Russie continue d’exporter des volumes importants de blé malgré le contexte de guerre

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Source : ProZerno, Bloomberg

Lire aussi notre article Comment investir en temps de guerre ?

Vers une pénurie du blé ?

Les fondamentaux sur le blé ne semblent pas se diriger vers une quelconque amélioration majeure pour les prochains mois. Malgré l’annonce de la mise en culture de jachères, la hausse des prix menace de se poursuivre, mettant en péril la sécurité alimentaire de nombreux pays, notamment les pays d’Afrique du Nord, fortement dépendants des exportations russes. L’Europe dispose de 4 millions d’hectares disponibles en jachère pour la culture, mais cela ne semble pas suffisant pour combler le déficit attendu sur le marché du blé. Même si une action coordonnée des pays producteurs de blé autres que l’Ukraine et la Russie pourrait soulager à court terme le marché du blé, les effets ne se feront pas ressentir cette année. Pour ne rien arranger, aux États-Unis, la qualité du blé d’hiver pour le début de la saison estivale a été jugée la pire depuis une décennie. La part de blé en « excellent état » et « très bon état » ne correspond qu’à 30 % de la production. Cela montre que les perspectives d’une hausse des prix du blé pourraient réapparaître. La montée en flèche des coûts de transport, les fermetures de ports et les contraintes de la chaîne d’approvisionnement ont mis à mal les exportations en provenance de la mer Noire. La guerre menaçant plus d’un quart des expéditions mondiales de blé et environ un cinquième du maïs, le monde risque de connaître des pénuries alimentaires plus graves et une aggravation de la faim.

Les pays d’Afrique et d’Asie sont parmi les plus dépendants des céréales ukrainiennes

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Source : UN FAO, Bloomberg

Analyse technique du prix du blé

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Source : xStation5

Après une chute de plus de 22 % depuis le sommet du 08/03, les prix du blé semblent entamer un nouveau mouvement haussier en direction de la résistance à 1 118 où coïncide le retracement de Fibonacci à 38,2% de la baisse entamée le 08/03. On remarque d’un point de vue technique, qu’après avoir évolué à proximité de sa zone de neutralité de 50, le RSI l’a franchi à la hausse, marquant la prise de contrôle du marché par les acheteurs.

Quels sont les nouveaux défis du marché du soja ?

Dans un contexte de hausse des prix des engrais américains et de suspension des engrais russes, le soja, qui en nécessite moins par rapport aux autres céréales, se retrouve propulsé sur le devant de la scène.

Le bond du prix des huiles végétales

« Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mars et ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés », a annoncé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Des niveaux jamais vu depuis 1990 ont été observés. En cause : la guerre en Ukraine et son impact sur le marché des céréales et des huiles végétales. L’indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché une valeur moyenne de 159,3 points en mars, soit une hausse de 12,6 % depuis février. Concernant les huiles végétales, le bond des prix atteint 23,2 % en raison de la hausse des cours de l’huile de tournesol dont le premier exportateur mondial est l’Ukraine. La même tendance est observée pour les huiles de palme, de soja et de colza. Dans le même temps, les prix des huiles de palme, soja et colza, sur lesquelles se reportent de nombreux industriels, ont nettement progressé en mars. En France, les rayons d’huiles dans les magasins sont soumis depuis quelques semaines à davantage de tensions, en raison notamment des achats de précaution des consommateurs. La superficie consacrée au soja devrait atteindre 91 millions d’acres. En effet, le soja nécessite quatre fois moins d’engrais que le maïs et pourrait ainsi constituer une solution moins coûteuse pour les agriculteurs.

L’huile de soja est le deuxième type d’huile végétale le plus consommé

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Source : Statista

Rapport entre le prix du soja et celui du maïs

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Source : Bloomberg

Le rapport entre le prix du soja et celui du maïs a considérablement baissé mais reste supérieur à 2,00, un niveau qui, historiquement, a connu des renversements.

Les conséquences du conflit Ukraine-Russie sur le soja

Les producteurs sont aux prises avec la plus forte inflation des coûts agricoles depuis des décennies, y compris des prix records des engrais, alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ébranle les approvisionnements mondiaux. Les expéditions de céréales sont également perturbées et, avec la sécheresse dans les principaux pays producteurs, les prix des cultures s’envolent. Cela vient s’ajouter à l’augmentation de la faim dans le monde déclenchée par la pandémie. Le soja détrône le maïs alors que les agriculteurs américains évitent les engrais coûteux. Contrairement au maïs, le soja n’a pas besoin d’engrais azotés. Le prix actuel de ce type d’engrais aux États-Unis est supérieur à 1 500 dollars la tonne, contre environ 500 dollars la tonne il y a un an. Autre source d’inquiétude, le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de « surveiller » les livraisons alimentaires vers les pays « hostiles » au Kremlin, en pleine vague de sanctions contre Moscou. Ainsi, le soja pourrait être une solution de substitution aux céréales en provenance d’Ukraine et de Russie et donc un moyen de pérenniser la sécurité alimentaire mondiale.

Anticipations des plantations de soja et maïs des agriculteurs américains

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Source : Bloomberg

Les agriculteurs américains prévoient de planter moins de maïs que de soja. Si cela se confirme, ce serait la troisième fois que cette situation se produit dans l’histoire, après 1983 et 2018. Le gouvernement américain a encouragé les agriculteurs à réduire les surfaces en 1983 pour soutenir les prix bas, tandis que 2018 a vu la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

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Analyse technique du prix du soja

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Source : xStation5

 

Après un léger repli, les prix du soja poursuivent leur ascension, s’attaquant à la résistance à 1 688,67 où se situe le retracement de Fibonacci à 78,6 % de la baisse d’août 2012. En cas de franchissement de ce niveau, les prix du soja pourraient atteindre la résistance à 1 735. De plus, on remarque que le RSI évolue au-dessus de sa zone de neutralité de 50, signifiant que les acheteurs ont l’avantage.

Comment stabiliser le marché du nickel ?

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Récemment, la flambée des prix du nickel, métal essentiel dans la fabrication de pièces industrielles et notamment dans les batteries des véhicules électriques, a enregistré une volatilité très importante portée par les craintes d’approvisionnement liée au conflit en Ukraine.

Le nickel a atteint des niveaux records

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a littéralement perturbé un nombre considérable de marchés. Les prix du nickel ont bondi par crainte de sanctions à l’encontre de la Russie, acteur majeur du marché du nickel, et donc de perturbation de l’approvisionnement. Les stocks mondiaux de nickel restent très bas et la possibilité que des sanctions interrompent l’approvisionnement russe incite les opérateurs à prendre livraison physiquement. La Russie représente environ 27 % des exportations mondiales de nickel brut et environ 17 % des exportations de nickel de qualité supérieure. Les investisseurs accordent une attention particulière aux stocks de métal détenus dans les entrepôts d’échange, car ils sont considérés comme la preuve de la tension réelle du marché au sens large. Ces stocks, en particulier le métal sous mandat que les négociants peuvent se procurer, sont tombés à des niveaux historiquement bas. Pourtant, avec 36 654 tonnes de métal livrable dans les entrepôts du LME, nous sommes bien au-dessus des niveaux de 2006, lorsque les 870 tonnes de stocks mondiaux auraient pu être empilées. Le risque de pénurie de nickel est donc faible pour le moment malgré la baisse des stocks puisque pour l’heure, le nickel ne représente qu’une faible part du marché mais elle tend à augmenter et pourrait représenter un tiers de la demande d’ici 2030.

Exportation et importation de Nickel brut par pays

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Source : OEC.world

 La Russie représente 27 % des exportations de nickel brut. La majorité de la marchandise russe est exportée vers l’Europe.

Conséquences sur l’industrie et le marché automobile de la hausse du prix du nickel

L’Ukraine est un important fournisseur de systèmes de câblages électroniques et également un important producteur de gaz néon, essentiel à la fabrication des semi-conducteurs (50 % du gaz néon purifié provient d’Ukraine). La Russie quant à elle représente 40 % de l’approvisionnement mondial de palladium et 27 % des exportations de nickel brut, dont la majorité est exportée vers l’Union européenne. Le nickel est principalement utilisé pour les batteries électriques, ce qui rend la reprise attendue dans le secteur automobile compromise par le conflit. Déjà perturbé par deux ans de pandémie et de retards dans la chaîne d’approvisionnement, le retour de la production du secteur automobile à ses niveaux pré-pandémiques se fera difficilement. Les constructeurs automobiles sont extrêmement dépendants du nickel car il est un composant essentiel à la fabrication de batteries pour les véhicules électriques. L’effort mondial des constructeurs automobiles pour développer leurs gammes de véhicules électriques devrait devenir en effet plus coûteux. Par ailleurs, Elon Musk, PDG de Tesla, a souligné que le risque d’un déficit structurel pour le nickel était l’une de ses principales préoccupations. La flambée des prix signifie que les constructeurs automobiles devront redoubler d’efforts pour trouver des substituts ou des sources alternatives.

Analyse technique du prix du nickel

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Source : xStation5

Une volatilité exacerbée a pu être récemment observée sur le marché du nickel à la suite de sa suspension sur le London Mercantile Exchange. Après une hausse et une baisse violente entre le 08/03 et le 09/03, les cours du nickel évoluent de façon latérale au sein d’un range avec pour borne inférieure 31 398 et pour borne supérieure 34 828. On remarque d’un point de vue technique que le RSI s’apprête à casser la zone de neutralité de 50, ce qui marquerait la prise de contrôle des vendeurs et une cassure potentielle de la borne inférieure du range. 

En dehors des enjeux énergétiques qui entourent la guerre en Ukraine, la question de la sécurité alimentaire ne doit pas être écartée et se révèle être un défi majeur pour les pays dépendants des exportations russes. Par ailleurs, une reprise du secteur automobile envisagée en 2022 semble compromise par le conflit qui a éclaté à l’est.

Source des images : Freepik

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