Parmi les matières premières cotées en bourse, on retrouve notamment les métaux dont le cours est souvent très volatil. Le cuivre, ce métal rouge connu de beaucoup et qui est aujourd’hui omniprésent dans notre vie, est l’un d’entre eux. Comme l’ensemble des métaux dit « non-ferreux » tels que l’aluminium, le plomb ou encore le zinc, les transactions passent majoritairement par le London Metal Exchange (LME), qui représente 80 % des échanges mondiaux. Le cuivre (ou copper en version internationale) est le troisième métal le plus utilisé au monde après le fer et l’aluminium. D’un point de vue historique, c’est le premier matériau métallique ductile (i.e. pouvant être déformé sans cassure) et manipulé par l’homme. Le cuivre est extrait sous forme de minerai et doit être raffiné avant d’être utilisé. Dans quel climat le marché évolue-t-il ? À quoi devons-nous nous attendre pour l’année 2022 ? Et enfin, que nous révèle l’analyse technique ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Quel est l’état actuel du marché du cuivre ?
Le cuivre est principalement présent en Amérique du Sud et plus précisément au Chili et au Pérou qui détiendraient plus de 40 %, à eux deux, du stock mondial, derrière, la Chine qui a produit plus de 1 800 milliers de tonnes de cuivre en 2021, mais qui engloutit également près de la moitié de la production de la planète. Le Groupe d’étude international du cuivre (ICSG) a estimé que la demande de cuivre en Chine sur l’ensemble de l’année 2020 avait connu une augmentation de 13 %. Aujourd’hui, le cuivre se trouve dans la majorité de nos technologies, de la fabrication de câbles et fils électriques, au secteur médical, en passant par l’automobile, les engrais et les appareils électroménagers. Le cuivre est également utilisé pour la frappe des pièces de monnaie. Et cette utilisation n’est pas près de diminuer, car le cuivre est au cœur des nouvelles technologies qui vont accentuer la demande. « Dans plusieurs années, nous nous attendons à voir des prix du cuivre encore plus élevés, car il jouera comme de nombreux autres métaux un rôle important dans les plans de décarbonation de nombreux pays » souligne Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.
Cuivre : ce métal, tant utilisé dans la vie de tous les jours, serait-il en voie de disparition ?
Comme toute bonne chose, l’extraction du cuivre arrivera un jour à son terme. Certains experts estiment les réserves mondiales à 31 ans encore avec un rythme égal d’extraction. Avec une fin si proche, le cuivre risque donc de devenir un métal très convoité dès les prochaines années. Les cours du cuivre risquent donc de poursuivre leur ascension. Une demande forte combinée à une offre qui risque de se raréfier sera signe d’une conjoncture favorable pour les investisseurs qui souhaitent voir les prix augmenter.
Il est également intéressant de s’intéresser au secteur du recyclage. Aujourd’hui, encore une part trop faible du cuivre utilisé provient du recyclage. Selon le journal BSI Economics : « le cuivre recyclé répond à 33 % de la demande mondiale, avec environ 9,7 millions de tonnes en 2018 ». Avec la raréfaction du métal rouge qui va s’accentuer dans les années à venir, les entreprises spécialisées dans le recyclage connaîtront une forte croissance.
Faut-il investir dans le cuivre ?
Sur ce graphique en données hebdomadaires, nous pouvons dans un premier temps établir une vision de long terme de la façon suivante : après une phase de range qui aura duré plus de 30 ans, les cours du cuivre ont marqué un double bottom avant de trouver un point bas en novembre 2001 vers les 0,61$. S’ensuivit une ascension fulgurante qui a vu les prix s’envoler de près de 600 % jusqu’à 4,23$ entre 2006 et avril 2008, en amont d’une correction violente à la fin 2008, où les cours sont revenus vers les 1,27$, impactés par la crise financière globale lors de la crise du subprime. On observe par la suite une autre phase de forte hausse, qui a permis au cuivre de retrouver de nouveaux plus-hauts en février 2011, vers les 4,65$. Dès lors, les cours sont entrés dans une longue phase de consolidation, trouvant à deux reprises une zone de support majeur autour des 1,95$ : d’abord en janvier 2016, puis en mars 2020, en même temps que le point bas global du marché post crise du Covid.
C’est à partir de ce point bas que les cours du cuivre ont retrouvé une dynamique haussière importante, s’appréciant à nouveau de 150 % pour atteindre un nouveau record à 4,888$ le 10 mai 2021. Lors de cette hausse, les prix ont successivement dépassé leur moyenne mobile à 100 périodes, une oblique de résistance en place depuis le sommet de 2011, puis le seuil horizontal clé des 3,30$ avant de venir buter tout près de leurs précédents plus-hauts historiques.
Depuis ce sommet de mai 2021, les cours semblent dessiner une phase de correction triangulaire, ce qui signifierait une sortie théorique à la hausse, avec un potentiel très conséquent. Potentiel confirmé par notre décompte elliottiste. Aussi, tant que le point pivot des 3,77$ ne sera pas enfoncé, nous privilégierons une reprise de la dynamique de hausse vers les objectifs de projection à 6,68$ puis 7,50$ en extension. On pourra aussi cependant, sous les 3,77$, privilégier un nouveau test du seuil des 3,30$.
Comment investir dans le cuivre ?
Investir dans les matières premières n’est pas aussi facile que l’investissement en actions ou dans des indices, d’autant plus lorsqu’on sort des grands classiques (pétrole, or, argent…). La façon la plus simple d’investir dans le cuivre se fera donc aux moyens de certificats (de type ETP par exemple), via des produits dérivés à effet de levier comme les Turbos par exemple. Il faudra passer par un courtier en ligne qui permette l’accès à ce type de produits, et choisir, selon son horizon de temps, le produit le mieux adapté : ETP pour le long terme sécuritaire, sinon Turbos pour le court terme plus spéculatif.
Quelles perspectives pour le cuivre en 2022 ?
Les enjeux liés à l’utilisation du cuivre seront un élément clé dans les prochaines années et soulèvent un grand nombre de problématiques : l’offre provenant du recyclage suffira-t-elle à combler les besoins futurs ? Les nouvelles technologies arriveront-elles à être moins coûteuses en cuivre ? Tant de nouveaux défis que devra résoudre la société de demain. Devant la raréfaction des matières premières, comme le pétrole et tant d’autres, comment parvenir à combler ce manque ? C’est, là encore, une affaire à suivre… de très près.
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