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Focus sur le métier d’analyste indépendant

Focus sur le métier d’analyste indépendant

Découvrez le parcours, l’expérience et le métier d’analyste indépendant dans cette interview. Café du Trading vous invite à plonger dans l’univers de la finance et du trading en interrogeant les hommes et les femmes qui y travaillent au quotidien.

Ce mois-ci, découvrez l’interview de Laëtitia Bonaventure qui revient sur son activité, sur ce qui l’a poussé à faire ce métier, ainsi que sur l’événement le plus marquant de sa carrière. Elle nous dévoilera aussi ses indicateurs favoris, son sentiment de marché actuel et les conseils qu’elle donnerait à un investisseur particulier souhaitant se lancer dans le trading.

Quel est votre métier exactement ?

Je suis analyste indépendante des marchés financiers (spécialisée sur les Bourses USA) depuis septembre 2019.

Avant cela, j’ai travaillé 5 ans en gestion de portefeuille comme analyste au sein d’une banque canadienne. Mon rôle était principalement de réajuster l’allocation d’actifs des portefeuilles clients en fonction de leurs profils.

En septembre 2019, j’ai quitté mes fonctions afin de concentrer 100 % de mon temps à ma passion pour les marchés financiers en tant qu’analyste indépendante. Aujourd’hui, je fais des analyses et je gère mon portefeuille en conséquence.

En parallèle, j’offre des services de consulting. J’écris également des articles, je publie des rapports et des analyses de marchés et j’interviens en ligne ou dans des conférences sur les marchés financiers dans un but pédagogique.

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Quel est l’événement le plus marquant dans votre parcours d’analyste indépendant ?

Je dirais qu’au moment où j’ai quitté mes fonctions dans la banque, la transition d’un emploi fixe vers le statut d’entrepreneur en compte propre fut difficile en termes de développement personnel. Néanmoins, ce fut aussi l’un des événements les plus constructifs de mon parcours.

Parfois, il faut traverser certaines épreuves pour s’élever et sortir de sa zone de confort.

En termes d’événement de marché, je dirais que c’est la chute des marchés avec l’apparition du COVID 19 qui m’a le plus marqué, d’autant qu’elle a été réellement brutale. C’était un événement que j’avais sous-estimé par manque d’expérience. De ce fait, cette période a été très enrichissante d’un point de vue professionnel !

Quelle est votre approche pour analyser les marchés financiers ? Quel est votre indicateur préféré ?

Comme je prends des positions sur plusieurs mois, je m’intéresse beaucoup à la « big picture », c’est-à-dire à la situation globale des marchés, en prenant en compte l’environnement macroéconomique. Je m’intéresse plus particulièrement aux accélérations et aux ralentissements de croissance, ainsi qu’à l’évolution de l’inflation.

Une fois que j’ai déterminé la situation et que j’ai un scénario, je détermine mon allocation d’actifs optimale en m’appuyant sur les relations inter-marchés pour prendre un positionnement plus risqué (« risk-on ») ou moins risqué (« risk-off »). Je travaille principalement avec des actifs réagissant bien à la « macro » comme les indices, les obligations, les matières premières ou les cryptos.

Une allocation plus défensive ne veut pas dire que je vais spécialement « shorter » les marchés, mais plutôt que je vais éviter les actifs trop risqués et également alléger mon exposition générale.

Il se peut parfois que j’utilise une rotation sectorielle en étudiant les cycles et les opportunités dites défensives. Cela reste similaire aux décisions « risk-on » et « risk-off » expliquées précédemment, sauf que je m’appuie davantage sur les secteurs que sur les actifs « macro ».

Pour conclure, les indicateurs sur lesquels je m’appuie le plus sont les indicateurs économiques avancés et les relations inter-marchés qui me permettent d’allouer au mieux mon capital entre les différentes classes d’actifs.

Quel est votre sentiment sur le marché actuellement ?




Pour l’instant, je pense que l’économie n’a pas encore touché le fond (« bottom »), puisque les indicateurs avancés pointent toujours vers le bas, ce qui présage que nous sommes toujours dans une période de ralentissement de croissance pour les prochains mois.

En parallèle, les banques centrales mettent en place des politiques monétaires restrictives et sont préoccupées par l’inflation et non la croissance. Les taux de la FED ont atteint la zone neutre, ce qui signifie que le taux est au point mort et n’a donc pas d’effet (positif ou négatif) sur l’économie. Ceci implique qu’elle va devoir prendre des décisions à partir de maintenant en fonction des données qui seront publiées.

Tant que l’inflation reste assez élevée, j’applique une approche défensive. J’entends par là qu’une bonne partie de mon portefeuille est liquide et que je reste sous-investie jusqu’à ce qu’un changement dans les facteurs économiques apparaisse, m’indiquant que je peux à nouveau renforcer mes positions.

Les obligations sont d’excellents actifs pour contrer un ralentissement de la croissance. Sauf qu’avec l’inflation actuelle, elles ne sont plus aussi intéressantes. Les obligations redeviendront la clé d’une bonne allocation lorsque l’inflation reculera.

Quel est le conseil le plus important que vous donneriez à un trader débutant ?




Pour éviter que les erreurs ne coûtent cher, il ne faut pas utiliser un effet de levier trop important. Il faut aussi comprendre qu’on ne peut pas éviter les erreurs ni les pertes, car cela fait partie du trading et du processus d’apprentissage.

Et même sans être débutant, les erreurs et les pertes feront toujours partie du processus. La seule chose que l’on peut contrôler sur les marchés, ce n’est pas la direction – c’est le risque.

Aussi, il est important de ne pas surestimer les résultats à court terme et de ne pas sous-estimer les résultats à long terme.

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